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132                          PRIÈRE
      O Zeus, tu liens le monde en ta main ! Chaque jour,
      Le divin Hélios, conduisant ses cavales
      Aux crins incendiés, parmi les deux d'opales,
              De l'orbe tracé fait le tour.

      Zeus, couronné d'éclairs, quand tu veux, tu déchaînes
      Les longsflotsmugissants sur les sables de feu,
      Et tu troubles Thètys, la reine au péplos bleu,
              Jusqu'en ses profondeurs sereines.

      Zeus, tu fais entrouvrir les flancs de Démêler !
      On voit trembler les monts fumants ; les palais croulent,
      Et tandis que des deux les océans découlent,
              Tu passes flamboyant dans l'air !

      Mais, Zeus, tu fais aussi les haleines dociles,
      Les Zéphyrs susurrants et doux, nés de l'Ether,
      Qui font sous leurs baisers frémir le flot amer,
             Hôtes aimés des ports tranquilles.

      Tu résides partout ; tu remplis le Kosmôs
      De ta présence auguste, ô Zeus ! nulle parcelle
      Où tu ne sois ; Raison vivante, universelle,
              Qui circule dans le Khaôs !

      Caché dans les rayons de ta sombre auréole,
      Zeus, nul ne te connaît, ne te conçoit ; pas plus
      Que l'obscur grain de sable, apporté par le flux,
              Ne conçoit l'homme et sa parole !

      0 Père, ô Zeus, tu fus, tu es et tu seras !
      De même que Kronôs pour loi na pas de borne,
      L'Espace tout entier, dans son infini morne
             N'atteint pas le bout de ton bras.