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                      AU PARLEMENT DE PARIS                  3I

inspire aux écrivains ecclésiastiques de violentes invectives
contre une profession qui, plus que toute autre, favorisait
les progrès d'une législation rivale de la législation cano -
nique ( i ) . » Aussi les prédicateurs, dans leurs sermons,
les attaquent-ils avec une extrême âpreté. « L'un d'eux,
Jacques de Vitry, se montre fort dur pour les avocats;
il les accable de tous les anathèmes que lui suggèrent sa
connaissance de l'Ecriture et ses souvenirs classiques. Il
ne faut point, dit-il, compter sur le désintéressement
de pareilles gens, qui n'ont en vue que le gain, et n'ont
jamais reculé devant un parjure. S'il existe des maladies
 désespérées, qu'aucun médecin n'essaye de guérir, il se.
 présentera toujours des avocats pour plaider une cause si
 mauvaise et si injuste qu'elle soit. Bref, le nombre crois-
 sant de ces derniers, est une vraie calamité, qu'on peut
 assimiler à l'invasion des grenouilles, l'une des sept plaies
 dont l'Egypte fut frappée, (x) » Et à l'appui de sa thèse,
 Jacques de Vitry, n'a garde d'oublier les châtiments provi-
 dentiels infligés aux avocats en punition de leurs injustices
 et de leurs fraudes. Les uns, devenus subitement muets,
 sont morts sans confession ; les autres, pris de folie furieuse,
 ont déchiré et dévoré leur propre langue. Rabelais lui-
 même se souvient qu'il est ecclésiastique pour traiter leur
 style de « stile de ramoneur de cheminée, ou de cuysinier et
 marmiîeux, non de jurisconsulte (2). Il leur reproche bien
 d'autres choses!




   (1) P. 300, 301.
   (1)^-303.
   (2) P. 323-