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                    LES FOUILLES DE TROIE                  12J

     C'était là une erreur. Mais cette erreur a été partagée,
  pendant près d'un siècle, par tous nos géographes. Pour la
  dissiper, il a fallu que M. Schliemann vint fouiller succes-
  sivement les ruines de Bounarbashi et celles d'Hissarlick,
  pour s'assurer, d'une manière incontestable, que l'Ilion de
  Priam n'avait pu exister que sur ce dernier emplacement.
     Après des recherches, qui se sont poursuivies pendant
  dix années, M. Schliemann, qui n'avait publié, jusqu'à ce
 jour, que des rapports partiels de ses premières fouilles,
 vient enfin de livrer au public un travail complet, qui
 apporte dans ce débat, clos désormais, des révélations faites
 pour étonner et convaincre les esprits les plus prévenus.
    Les fouilles exécutées par cet intrépide archéologue ont
 pénétré, en effet, jusqu'à 16 mètres de profondeur, et dans
 cette énorme couche de décombres, il a été facile de consta-
 ter que sept villes successives avaient été bâties sur le même
 emplacement. La plus ancienne remonte aux temps préhis-
 toriques de l'âge de pierre ; la seconde, élevée pendant l'âge
 de cuivre, est la cité de Priam, et pour arriver jusqu'à cette
 dernière, il a fallu déblayer ainsi les décombres des cinq
villes qui lui avaient succédé à des époques inconnues.
    Grâce aux dessins qui ornent le livre de M. Schliemann,
nous pouvons assister ainsi aux opérations successives de
ces fouilles et partager avec lui l'émotion qui a dû le saisir,
chaque fois qu'il a vu apparaître au jour les grandes ruines
de la cité troyenne, et les derniers restes de plusieurs civi-
lisations éteintes depuis des siècles.
    Ces découvertes nous apprennent notamment que si les
Contemporains du siège de Troie en étaient encore à l'âge
de bronze, ils ont connu le fer et ont poussé l'art de la
métallurgie à un degré assez avancé. Mais la plupart des
objets retrouvés ont grandement souffert de l'incendie. Ce
que le feu a le plus épargné, ce sont les vases de terre et