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410 LES ORIGINES selon le chemin qu'ils ont à faire. — Des autres, on en dispose selon que le besoin le requiert. « Mais il y a nombre de pauvres gens et mênagiers, char- gés de femme, d'enfants et de maladies, qui logent en la ville, ainsi qu'ils peuvent et selon leurs moyens et puissance. A tous ceux-ci, se distribue Yaumône ordinaire : assavoir, pour toute la semaine, à chacun pauvre, un pain de froment pesant 12 livres et 12 deniers en argent. — A ceux qui sont chargés de femme et d'enfants, on leur donne deux ou trois semblables aumônes. — Aux gens vieux, qui ne peuvent manger le pain ou qui sont malêficiés, on leur donne, pour chaque semaine, 4, 5 ou 6 sols, selon leur pauvreté ; — et la vigile des bonnes fêtes, comme Pâques, Noël, le Jour de l'an et les Rois, pour l'honneur des bons jours, on donne à chacun double aumône d'argent (21). » Nos pères se faisaient un devoir de célébrer joyeuse- ment les bons jours. Ils avaient toutes les délicatesses de la charité. Les ressources, malgré la générosité des bienfaiteurs, étaient nécessairement restreintes; il fallait en user avec discernement et ne venir en aide qu'aux véritables indi- gents. Le i2me jour de février 1533, les Recteurs s'assemblent en la maison de PIERRE TOURVÈON, premier trésorier de l'Aumône, pour aviser au moyen de se décharger des ma- raulx, bellitres et vacabons. — Ils trouvent expédient de les mettre à la charge de la ville et des fonds publics, en les {21) La PoJice de VAumône, Seb. Gryphius, 1539.