Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                    DE L'AUMONE GÉNÉRALE               409
on installe un meunier et un boulanger placés sous le con-
trôle immédiat d'un homme du métier, d'un marchand qui
doit offrir toutes les garanties d'honorabilité ; comme les
Recteurs, il ne reçoit pour sa haute surveillance d'autre
gage que la grâce de Dieu (20).


 L'objet essentiel de l'Œuvre était de venir en aide aux
malheureux et, par ce moyen, de mettre un terme à la
mendicité.

   Les pauvres du dehors avaient la moindre part : — on ne
pouvait leur ouvrir un asile à perpétuelle demeure dans une
cité où la misère était déjà si grande qu'à peine y pouvait-
 on pourvoir. Au surplus, on avait trop senti les inconvé-
nients d'une semblable organisation en 1531. — Depuis
cette époque, affluaient, de tout le Lyonnais et d'ailleurs,
des troupes de misérables, mendiant de porte en porte leur
triste vie. Et comment s'en étonner? Ils avaient été si bien
accueillis ! ! !
   Les statuts leur interdisent le séjour dans la ville. —
Mais à côté de cette mesure de police, quelle commiséra-
tion ! On ne les renvoie pas les mains vides, et on leur donne
pour la route un petit secours, si bien nommé la passade.

   « Les pauvres malades sont logés au grand Hôtel-Dieu,
près le pont du Rhône, et là sont servis par femmes rendues
et repenties. — Et quand ils sont guerris, s'ils sont étran-
gers, on leur donne congé et de l'argent pour s'en aller,


  (20) La Police de l'Aumône, Seb. Gryphius, 1539.