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314                     LES CONCERTS

 vernay, une de nos compatriotes, que Paris a failli nous
ravir. Elle a consenti à abandonner les grands succès que lui
réservait la Capitale pour'accepter une place de professeur
à notre Conservatoire. C'est pour notre ville une acquisi-
tion inestimable, non seulement au point de vue de l'ensei-
gnement, mais encore au point de vue de l'interprétation
des oeuvres des maîtres au concert.
   Mme Mauvernay, déjà très appréciée à Lyon, nous est reve-
nue grandie par le talent et l'expérience, sans que rien dans
sa voix ne se ressente des fatigues du travail ou du professo-
rat. Son succès a été complet soit dans le bel air de Samson
et Dalila, dont nous avons parlé plus haut et qu'on lui a
redemandé au troisième Concert, soit dans les admirables
stances de Sapho de Gounod, soit dans le Roi des Aulnes de
Schubert.
   Mrae Mauvernay possède une voix égale, étendue, en
même temps sonore et veloutée, dont la souplesse se prête
aussi facilement à l'extrême douceur du cantabile qu'aux
accents les plus dramatiques. Et, quoique cela semble sortir
de notre cadre, ne nous est-il pas permis de mentionner le
concours précieux qu'elle a bien voulu prêter à la représen-
tation de la Presse et qui, après la plus merveilleuse inter-
prétation du quatrième acte de la Favorite, lui a valu une
ovation, comme rarement le public lyonnais n'en a fait à
aucune artiste et qui restera pour elle 'un impérissable
souvenir.
   M1Ie Pouget, dont le style et le talent de professeur sont
justement estimés, n'a pas produit tout l'effet que nous espé-
rions pour elle. Paralysée par une émotion visible, elle n'a
pu qu'esquisser l'air de Rinaldo de Haandel et les plaintes
de la Vestale.
   Parmi les artistes du Grand-Théâtre, nous avons eu le