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DU CONSERVATOIRE 315 plaisir d'entendre Dupuy, Manoury et Mlle Jacob. On a chaleureusement applaudi l'air de Don Juan. Notre ténor léger a trouvé dans l'air célèbre de Mozart une excellente occasion de produire ses rares qualités de bien dire et sa science de vocalisation. Nous souhaitons vivement que la nouvelle direction puisse l'attacher à notre scène pour la saison prochaine. M. Manoury, qui lui aussi est un vrai chanteur, a eu le tort de délaisser le classique pour nous faire connaître un air de Henry VIII de Saint-Saëns ; nous ne pouvons, à ce propos, que répéter ce que nous disions plus haut, c'est qu'il faut des œuvres maîtresses pour résister au contact des grands maîtres, et l'air i'Henry VIII n'est pas une des meilleures pages de la partition. M. Manoury a dit avec Mlle Jacob le duetto si naïvement délicieux de la Flûte en- chantée : tout le monde a voulu réentendre ce petit chef- d'œuvre. Le bel air du quatrième acte des Noces de Figaro convient parfaitement à la voix soutenue et au talent de notre gracieuse chanteuse légère. Son succès a été très vif. Et maintenant nous devons songer à l'hiver prochain, réorganiser les chœurs, méditer les programmes. Le résul- tat de cette année est de tout point fort brillant. Nous de- vons obtenir mieux encore l'année prochaine et alors sera définitivement fondée à Lyon une œuvre utile et durable. P. WIDOR.