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                     EN PATOIS DU LYONNAIS                         3 03

             Meforre Un l'aume à Varrive (32),
         Lorsque ze vayan qu'a granàa pugna,
         Nutre z-efans partan par lafrontiri,
             Sin savai si nen revhidra.
             Mafiou ! cinqui ne fa pau rire .'(33).
   COLETTE. — Il y a des jours, c'est bien vrai, — que se
font quelques bons rires ; — mais d'autres aussi, certain je
ne sais quoi — me fourre bien l'âme à l'envers, — lorsque
je vois qu'à grandes poignées, — nos enfants partent pour
la frontière, — sans savoir s'il en reviendra. — Ma foi!
cela ne fait pas rire.

                               MICHY

        Zu! seuto (34) prou ! oh, mè si l'enemi
        Veniet mingi dedin nuire z-ecuelle,
            Cinqui te faret-t'ay plaisi ?
        Au dias (35) que sai de la sacré séquelle !
        Faut impachi que ne meiiant lo na
        Dinnulronpot. Yforrerian tôt in canelle (3 6).

   (32) L'aume à Varire, l'âme en arrière, image qui n'est pas plus
extraordinaire que « l'âme à l'envers » admise en français.
   (33) Malgré l'enivrement delà gloire militaire, on voit percer le bout
de l'oreille du mécontent. Les campagnes étaient lasses de la guerre
et du recrutement. La phrase est assez habilement placée dans la bouche
de Colette : bella matribus detestala.
   (34) Je ne connais pas cette forme. On dit bien saides = sapete, mai
à la première personne, sai. Peut-être faut-il lire senlo, je sens, mais ce
serait une expression beaucoup trop savante pour nos campagnes.
   (35) Lisez diasque (note 20), et non dias que.
   (36) Cane'tla, signifie roseau (de canna + suff. ella) ; mais l'image ne
s'expliquerait pas. Il s'agit ds h canelle de l'épichr. Il broierait tout
comme de la canelle.