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302 FRAGMENTS Ze varran quauque chose de brame (28). Apre io, ze ne riscan ren ; I ne van pau noforrau de z-intrauves ; Nuire fena ne se plaindra pau, Car y natache pau le lèvre (29). Ben à Vincontre, i von qu'à chaque pas (30) Ze trovian de quai parla, de quai rire. « MICHEL. — Laisse faire, peut-être bien — nous ver- rons quelque chose de joli. — Après tout, nous ne risquons rien ; — ils ne vont pas nous mettre des entraves; — notre femme ne se plaindra pas, car il n'attache pas les lèvres. — Bien au contraire, il veut qu'à chaque pas — nous trou- vions de quoi parler, de quoi rire. » COLETTA Y y a de zors, y est bin vrai, Que sefesian quauque bon rire; Mè d'autre itot (31), çartain ze ne sais quai puisque, en provençal, beUu, composé de hene et levis, vite, signifie aussi peut-être; et belèu beti, peut-être bien, comme notre bintoubin — bene — tostum — hene. (28) Brauve, mieux écrit bnwe, brave, prend dans beaucoup de patois la signification de beau, joli. Une fille brave, une fille bien mise. (29) Lèvres n'est pas patois et ne rime pas avec entrauves. Ce doit être une faute de copiste pour Jaurès, qui est patois et fait assonnance, sinon rime. (30) Pas, autre faute pour pas. (31) Itot, probablement de hic tuilus, malgré une dérivation de sens assez bizarre. La forme ne permet pas d'admettre hic talis. C'est le ilotit de Molière.