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                      EN PATOIS DU LYONNAIS                          297
         Vo-z-aide (10 bis) bien cugnaissu lo visadze
         Qui z-avian forrau dessu lo bufet,
         A qui y presinlôve de£omadze :
         C'étiet celui du pore Grassoilliet (11)
         Avouai celi de sa feno, et ze gadze
         Que vos los avi devinau to net.

   « Vous avez bien connu le visage — qu'ils avaient
fourré sur le buffet, — à qui ils présentaient des hommages :
— c'était celui du père Grassouillet — avec celui de sa
femme, — e t je gage que vous les avez devinés tout net. »

         Car lo monchuqui, avouai sa cuaivetta (12),
         Preniet de blanc, de gris avouai de nai,
         Los-z-a teri à'une façon finetta,
         Qu'y on (13) chacun, d'arrie (14), le reconnaît.
         Quand l'atniquii seforre de la fêta,
         L'ouvre se fa            , y est ( 15 ) bien vrai.



    (:o bis) Je n'explique pas aide, qui signifie êtes, au lieu de avi, avez.
   (11) Grassouillet n'est pas le nom propre, mais un sobriquet. Faut
croire que M. Vial n'avait pas un visage de plaindre.
   (12) Plus généralement couêvetta, de conêvo, balai, avec suffixe dimi-
nutif ette.Couèvo, de scopa.
   (13) Il faudrait yon, qui signifie un, pris substantivement, par oppo-
sition à un, in, adjectif numéral.
   (14) D'arrie, à Lentilly dérrio, avec accent sur la voyelle initiale, est
le même que le vieux provençal darre, de suite, sans interruption, qui
existe encore au même jens dans les Hautes-Alpes, et qui se retrouve
peut-être dans la locution dare dare. Pour la dérivation du sens, com-
parez le fr. de suite, pris au sens de tout de suite. Là s'arrête ma science.
Il m'a été impossible de découvrir de quelle souche est tiré darre.
   (15) Y est, syncope de ei y est = hoc est, dans lequel > est une liaison
                                                               >
euphonique. Puis ei est tombé, et le y euphonique, par confusion, a