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                 SUR LA FONTAINE DES JACOBINS                          285

jour, on lui reprocha d'avoir mis des femmes nues près de
ces hommes habillés! ! ! — « Voulait-on que je misse Flan-
drin en modèle vivant, ou les sirènes en camisole? »
   Où l'architecte parle avec l'accent de la conviction, c'est
lorsqu'il dit un peu plus loin ne pouvoir se consoler du
rétrécissement du grand bassin qui, en resserrant un peu
les vasques et en rejetant les sirènes sur lesfiguresdu corps
principal, a accentué la lourdeur de l'ensemble.
   Cette lourdeur, rendue plus sensible par les détails un
peu fins, ne lui fut pas reprochée, et l'acuité des profils, la
sécheresse de certaines formes ne choqua pas trop, paraît-il,
des yeux faits encore aux aspérités mesquines du plat « néo-
grec » naguère en vogue. Bien plus, accueillant avec une
excessive indulgence un monument pour lequel on avait
été un peu sévère au début, on vanta la complication de
ses formes, prenant ce défaut pour une qualité, et l'on, rap-
pela, à son propos, les jolis monuments de la Renaissance!
   Pardonnons ce blasphème (39) et avouons que nous-
même, en décomposant les plans superposés, entassés par
l'architecte, nous nous sommes amusé à le voir taquiner le
carré pris pour point de départ du plan de l'étage princi-
pal, le faisant passer, en montant, à la forme circulaire du
lanternon, et en descendant, à Foctogone du socle, puis au
quatre-feuilles des vasques et au cercle du bassin. Le tout
flanqué, dissimulé, interrompu par les petites vasques en
consoles, et les motifs décoratifs des angles, partant des


   (39) Nous trouvons ce Mollasson un peu bien dur, et nous croyons
qu'en 1986 comme en 1886, il n'y aura qu'une voix pour louer le
monument. La multiplicité des combinaisons importe peu. Il suffit que
l'élégance et l'unité des masses n'en soit pas altérée, et c'est ici le cas.
(Note de la Rédaction.)