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280                 NOTES HISTORIQUES

avancé hors du socle, pour bien montrer quel grand pas il
fit faire, dès ses débuts, à la gravure française. »
    Le temps a dû effacer la croupe d'un des chevaux des
batailles d'Alexandre qui, dit-on, était gravée sur la plaque
que l'artiste tient à la main, et rappelait son œuvre prin-
cipale.

   COUSTOU présente peut-être, envisagé comme figure
isolée, la meilleure composition des quatre.
   La pose théâtrale, le riche costume, l'air de tête superbe
racontent bien l'époque du Roi-Soleil ; le marteau indique
le sculpteur ; le Lyonnais est rappelé par le petit modèle
du Rhône, que l'artiste est supposé présenter à nos échevins.
   Pour être conséquents avec leur célèbre doctrine : « l'art
n'est que la reproduction de la nature, » les réalistes du
temps raillèrent à l'envi la double action du Coustou. — Se
met-on en manchettes et en perruque pour travailler le
marbre, et tient-on un modèle du Rhône dans la main
gauche lorsque de la droite on taille une tête de femme ?
    Cette critique eût été excellente, adressée au modeleur
 d'un musée de figures de cire. Elle tombait à faux, appli-
 quée à une oeuvre de la statuaire monumentale. Pourquoi,
 pendant qu'on y était, ne pas reprocher à Coustou de
 n'avoir donné qu'une bouche à son Rhône, quand chacun
 sait bien que ce fleuve en a plusieurs ?




   Il nous faut mélanger quelques critiques aux éloges
qu'ont reçus ces statues, si après les avoir envisagées en
elles-mêmes, nous examinons leur rôle dans l'ensemble du
monument.