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SUR LA. FONTAINE DES JACOBINS 279 il a bien la physionomie que révèlent ses lettres intimes, et nous pouvons compter que Degeorge, son élève, nous a fidèlement transmis ses traits. La main, tenant un crayon et reposant sur le cartable, indique l'artiste amoureux du des- sin, A ses pieds une palette s'appuie sur l'église d'Ainay, et rappelle combien le peintre sut approprier sa couleur aux exigences décoratives. DELORME se présente avec autorité. Drapé dans un ample manteau renaissance enrichi de fourrures, le vieil architecte a grand air. Mis à l'aise par l'absence de documents, autres qu'une mauvaise gravure, d'un dessin trop • maladroit pour avoir été fidèle, l'artiste a inventé un type, répété depuis. Un plan des Tuileries est dans la main de Delorme, et à ses pieds un modèle du pavillon central (36). AUDRAN, jeune, audacieux, se présente hardiment : « L'artiste, a dit un éminent critique, dans l'un des dis- cours prononcés à l'inauguration de la fontaine (37), l'ar- tiste a représenté Audran presque adolescent et le pied (36) Le sculpteur a eu raison de remplacer par ce pavillon le portail de Saint-Nizier, auquel il avait songé d'abord, comme nous le montre une de ses lettres à l'architecte. Ce portail peut en effet avoir été com- mencé sur des études de Delorme, et sa base offre de la fermeté et de beaux profils, mais toute la partie supérieure est d'une grande faiblesse relative, et la disposition générale, prévue par le grand architecte de la Renaissance, alors débutant, a dû être changée au cours des travaux. En réalité, les trois quarts au moins de l'ouvrage n'ont pas été exécutés sous la direction de Delorme. (37) Quelque confusion dans la prodigieuse accumulation de nos notes ne nous a pas permis de retrouver le nom de l'orateur ni la date de son discours.