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2$ 6 LES DÉBUTS ORATOIRES Il serait peut-être difficile de s'inscrire en faux contre le despotisme d'un homme qui avait l'habitude de dire : « Je commande en archevêque et je veux être obéi en lieutenant du roi. » Mais dire de lui qu'il fut peu archevêque est pure calomnie; les faits attestent absolument le contraire. Peu d'épiscopats sont aussi féconds en réformes utiles, en insti- tutions charitables, en fondations religieuses. Versailles, qui paraissait alors à trop de prélats, comme un lieu de rési- dence universelle, ne le reçut qu'en de rares occasions, il préférait son diocèse et s'appliquait à le bien gouverner. Il s'entoura de prêtres savants et sages; plusieurs synodes, de prudents règlements attestent sa vigilance et son amour de la discipline ; il apporta à corriger les abus un zèle que la vieillesse ne ralentit pas; deux fois il entreprit la visite gé- nérale des paroisses. Le fait était assez extraordinaire pour que Massillon le signalât du haut de la chaire, en employant, il est vrai, une comparaison de mauvais goût; mais trouver l'apparition et la course annuelle des pasteurs, « astres saints », « un phénomène presque aussi surprenant que les comètes » était par une image populaire indiquer leur rareté (32). Nous ne nommerons pas toutes les créations entreprises (32) Les archives départementales du Rhône ont conservé les procès- verbaux de ces visites. La première commença en l'année 1655 ; nous n'avons aucune trace de celles qui purent avoir lieu sous le prédécesseur de Mgr de Villeroy, le cardinal Alphonse de Richelieu, et si nous nous en rapportons aux documents, il faut remonter, pour en trouver une autre, à l'année 1613 : le diocèse fut alors parcouru dans son entier par Mgr de Marquemont. Le cahier des procès-verbaux existe également au dépôt départemental. 11 y aurait donc eu entre la précédente visite pas- torale et celle de Mgr de Villeroy un intervalle de plus de quarante ans : Les comètes sont encore plus fréquentes.