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DE MASSILLON 189 à celui des statues de l'empereur et laisser fièrement les aigles de l'empire pour suivre l'étendard de la croix. » Quel est ce chef d'une légion sainte? On a nommé saint Victor, et dans ce cas la cérémonie aurait eu lieu à Marseille, dans la célèbre église dont ce soldat-martyr est le patron. Mais, obligés par cette supposition de descendre jusqu'à l'année 1701, les critiques augmentent la difficulté au lieu de l'éclaircir. Ni le chiffre ni l'endroit ne con- viennent (9). Nous inclinerons plutôt à croire avec M. l'abbé Bayle qu'il s'agit de saint Maurice, le chef de la légion thébaine, et la cathédrale de Vienne serait clairement désignée. Le savant professeur est à peu près d'accord avec nous pour la date, qu'il fixe vers la fin de l'année 1693, ou au com- mencement de l'année suivante; trop tard, à notre avis, puisque la présence du régiment en Italie est certaine avant le I er octobre (10). Mais il n'y a pas moyen d'attribuer au Précurseur, à saint Jean-Baptiste, titulaire de la métropole de Lyon, une désignation qui ne lui convient absolument pas. Le sermon aurait-il, comme tant d'autres, été prononcé plusieurs fois ? Le prédicateur aurait-il repris, dans l'église de Vienne, pour une circonstance toute pareille, le sujet traité autre part? Ou bien, en travaillant à la révision de (9) Œuvres de Massillon. Édit. Blamp., 1.1, p. 100. On n'a pas de trace du séjour de Massillon à Marseille à cette époque. Ce qui est dit de la prospérité des affaires, de la guerre et des conquêtes qui se conti- nuent, des provinces sauvegardées n'aurait été d'aucune application. Ajoutons encore que le régiment de Catinat n'est pas nommé parmi ceux présents à Carpi. (10) Massillon. Étude- historique et littéraire, par l'abbé Bayle. Paris, 1867.