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172 LA NATIONALITÉ CELTIQUE Mac Cumaill, surnom d'un des plus fameux guerriers de l'Irlande épique, peut représenter la même idée que le nom du chef gaulois Camulogenus, mis à mort par ordre de La- biénus, Tan 52 avant notre ère. On m'a reproché d'avoir passé sous silence, dans un de mes livres, le rapport tant de fois signalé entre le dieu Manannan mac Lir, de la litté- rature épique irlandaise, et le Manawyddan vdb Llyr des contes gallois, qui sont le dernier refuge de la mythologie bretonne. Tels sont les faits qui m'ont porté à penser que le Lug = *Lugus, au génitif; Luga = *Lugovos, de la mythologie irlandaise, tenant dans cette mythologie un des rangs les plus élevés, ne devait pas avoir été inconnu sur le conti- nent ( n ) . Admettons que son nom ne se trouve pas dans les inscriptions. L'Ogmios de Lucien a eu le même sort; de- vons-nous en conclure qu'il doit être rayé du Panthéon gaulois, ou, en d'autres termes, les inscriptions sont-elles aujourd'hui le seul monument historique sur lequel on ait le droit de s'appuyer ? Je crois avoir reconnu le dieu Lugus dans les deux ins- criptions reproduites par M. Allmer, l'une de Suisse, l'autre d'Espagne. La dernière a été trouvée sur le territoire d'Uxama, aujourd'hui Osma, ville celtique, puisqu'elle appartenait aux Arevaci, qui sont les Celtibères, comme nous l'apprend Pline, le naturaliste. Du nom divin des Lugoves, il ne faut pas séparer le surnom Luguadicus; ce cognomen a été porté par un certain Valerius, dont le fils, (11) Voyez plus haut dans l'intéressant mémoire de M. Vachez : Une nouvelle interprétation du nom de Ltigdunum, pp. 15 et suivantes, un très bon exposé des doctrines que j'ai proposées. Son seul défaut est d'être trop bienveillant pour moi.