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150               BIBLIOGRAPHIE LYONNAISE

    Dans cette dernière publication, l'auteur avait parlé, à
plusieurs reprises, de la Commission temporaire de surveil-
lance républicaine, établie à Lyon, le 10 novembre 1793,
par les représentants du peuple, CoUot d'Herbois, Fouché
et Delaporte, pour faire exécuter leurs arrêtés et les décrets
de la Convention nationale. Aujourd'hui, les documents
qu'il met sous nos yeux, achèvent de nous faire connaître
cette Commission, qui était chargée aussi d'une autorité
souveraine, pour séquestrer les biens de tous ceux qui
s'étaient révoltés contre la tyrannie de la Convention, pour
dresser les listes des contre-révolutionnaires, et faire arrêter
les fugitifs et les suspects.
    Dans l'accomplissement de sa mission, cette Commission
fut grandement aidée, d'ailleurs, par les dénonciateurs, ces
dignes fils des délateurs de l'Empire romain, auxquels s'atta-
che la même flétrissure que l'histoire a infligée à ces der-
niers. Mais, en lisant aujourd'hui le texte même de ces
dénonciations, on est surpris autant qu'indigné de voir pour
quelles causes misérables et sur quelles accusations mal
définies tant d'hommes honorables et dévoués à leur pays
ont porté leur tête sur l'échafaud.
    Pendant que le sang coulait ainsi, le plus souvent pour
satisfaire à de basses vengeances privées, d'autres docu-
ments nous montrent que les vertus austères de Brutus et
de Caton n'étaient point celles que les représentants du
peuple en mission avaient prises pour modèle. Les réquisi-
tions, faites en leur nom pour le service de leur maison,
sembleraient à nos lecteurs quelque peu pantagruéliques,
s'il nous était possible, dans un simple compte rendu, de
reproduire tout ce qui se consommait, en un jour, de vins
fins, de liqueurs, de sucre et de café sur la table de ces
modernes Spartiates.
  Quand on est témoin de ces orgies, mêlées à tant de