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102 ÉTYMOL0GIE DU MOT DOMBES conférence. Si la poype, dont il avait fourni les matériaux, avait rempli entièrement l'espace vide, elle aurait eu elle- même une cinquantaine de mètres d'épaisseur. Il est pro- bable que le temps avait diminué considérablement ses contours, vu l'usage auquel il avait servi. » Cet usage était d'avoir supporté, grâce à la décapitation qu'on lui avait fait subir, une rustique et pauvre habitation dont on voyait de tous côtés des débris. Notons encore que, pour les habitants de Malafretaz, la tradition était que ces poypes étaient des tombeaux romains. Mais continuons les renseignements donnés par M. Ving- trinier. Sur le bas, évidemment vierge de toute atteinte, s'élevait une couche de cendres de huit à dix centimètres, un foyer plus épais au centre que sur les bords, au-dessus d'une couche de bois brûlé sous laquelle restaient encore des mor- ceaux de chêne assez bien conservé : peut-on douter que ce ne fussent là les restes d'un bûcher, d'autant plus que sur ces charbons, sur cette cendre, on avait trouvé des ossements humains el d'animaux, des dents de sanglier, un fer de lance, une lame de couteau, etc. M. Vingtrinier n'hésite plus, et nous sommes de son avis, c'est là un tumulus, ou mieux, puisqu'on n'y trouve rien de romain, une pyramide terrestre élevée sur un bûcher ayant consumé des ossements humains, le tout à une haute antiquité, et il se demande alors, avec l'à -propos qui ne lui manque jamais, « pourquoi les poypes de la Dombes et de la Bresse ne seraient-elles pas aussi des tom- bes couvrant les ossements des chefs primitifs de nos pères et de nos aïeux ? » Oui, répondons-nous : nous avons un renseignement historique incontestable, donnant la clef du prétendu mys-