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                   AU DIX-SEPTIÈME SIECLE                    87

 dire tout portés. Ils pouvaient donc y introduire des denrées
 à infiniment meilleur marché que les Français qui, eux, ne
 pouvaient se servir que des gallions, dont les frais étaient
 énormes et qui couraient de très grands risques.
    Le commerce avec les Indes des étoffes d'or et d'argent,
 ou brocarts, et des étoffes de soies, qui, dès cette époque,
 étaient une des spécialités de Lyon, donnait des revenus
 considérables; il eut beaucoup à souffrir des tracasseries de
 l'Espagne, lorsque la colonie espagnole, qui habitait Manille
 ou les Philippines, imagina de transporter à Acapalko, port
 du Mexique, les soieries et les étoffes précieuses de la
 Chine.
    Le mode de paiement des Espagnols, qui soldaient, pres-
 que toujours en or et en argent, faisait rechercher leurs rela-
tions commerciales. Il entrait ainsi chaque année à Lyon
pour cinq millions environ de métaux précieux; la moitié à
peu près y venait en retour des marchandises expédiées et
l'autre moitié était envoyée pour l'affinage, qui se pratiquait
sur une très grande échelle. On prétendait que si le roi
avait permis de payer un peu plus cher dans les hôtels des
monnaies, on aurait attiré en France tout l'or de l'Espagne.
Cette nation était comme la banque de l'Europe, et les
auteurs du temps s'accordent pour inviter leurs compatrio-
tes à toujours se tenir bien avec elle. Ils disent aussi que, si
la France, tout en restant alliée à l'Espagne, avait pu faire
la guerre aux Anglais et aux Hollandais, le manque d'or et
d'argent aurait porté un tort irréparable à leur commerce
tandis que les Français se seraient enrichis.
    Les relations avec l'Italie, tout en étant bien moins con-
sidérables qu'avec l'Fspagne, avaient cependant leur impor-
tance. Lyon y envoyait des draps, des toiles, une quantité,
assez faible, il est vrai, d'étoffes de soie, des tissus et des
dentelles d'or et d'argent, de la mercerie, des livres, des