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88                     LE COMMERCE LYONNAIS

bijoux et surtout une profusion de ce qu'on appelait alors
des gentillesses de mode (nouveautés).
   De l'Italie les Lyonnais tiraient des soies, des velours, des
damas, des brocatelles, des satins, des taffetas, fabriqués en
Piémont et dans le Milanais.
   On exportait en moyenne à Lyon pour six ou sept mil-
lions de marchandises. L'Italie en envoyait pour plus de
dix millions. Ces chiffres sembleraient indiquer au premier
abord que ce commerce était très désavantageux pour les
marchands français, mais, en étudiant de plus près la ques-
tion, on voit, au contraire, qu'il était pour la France, et Lyon
en particulier, d'une utilité incontestable. En effet c'était,
nous l'avons dit, par les Italiens qu'on pouvait se procurer
la plus grande partie de l'or venant d'Espagne, et le lecteur
sait quel prix on attachait en France à la centralisation de
 cet or. D'un autre côté, l'Italie produisait des quantités
 considérables de soie. Cette soie servait à alimenter les fa-
 briques de Lyon qui, sans ces importations constantes,
auraient bientôt été obligées d'arrêter le travail, faute de
 matières premières.
    Le commerce avec la Suisse se faisait principalement par
 Zurich et Saint-Gall; on envoyait aussi à Berne, à Bâlc, à
 Schaffousc et aux deux foires de Zurzach(i). Cecommerce
 consistait en exportation de draperies grossières, de cha-
 peaux, de safran, de vins, d'huiles et de mercerie. Les
 Suisses faisaient entrer à Lyon des soies, des fleurets fabri-
 qués à Zurich, des toiles, du fromage, et, ce qui peut pa-
 raître extraordinaire maintenant, des chevaux.
    Ces transactions avec les Suisses étaient d'un médiocre
 profit pour Lyon qui n'exportait pas pour plus d'un million
 de marchandises. Au contraire, il était d'un immense inté-

     (i) Ces foires existent encore aujourd'hui.