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14                  NOUVELLE INTERPRETATION
dans son ouvrage intitulé : Les monuments celtiques, que
nous la voyons apparaître pour la première fois ( i ) .
   Éloi Johanneau n'était pas sans érudition, mais on lui a
reproché, avec quelque raison, ses tendances paradoxales
et exagérées dans les recherches étymologiques. Aussi, son
système, perdu dans un livre qu'on ne consulte guère
aujourd'hui, eût-il passé aisément inaperçu, si M. Eusèbe
Salverte ne l'avait vulgarisé, en quelque sorte, en l'exposant
de nouveau dans son Essai historique et philosophique sur les
noms d'hommes, dépeuples et de lieux (2).
    Cette opinion, reproduite dans les Nouveaux mélanges
de M. Breghot du Lut (3), a été reprise de nos jours, par
M. le baron Raverat, qui l'a soutenue avec une ardente
conviction, soit dans les Mémoires de la Société littéraire, soit
dans Lyon scientifique (4).
    Mais ce nouveau système est encore moins satisfaisant
que les deux premiers. D'abord, le mot louch, à l'aide duquel
on essaie d'expliquer le premier terme du nom de Lugdu-
num, n'est pas absolument semblable au mot lug. Puis, si
ce sens était exact, il s'appliquerait bien mieux à une ville
située dans la plaine et au milieu des marais. D'autre part,
s'il suffisait qu'une rivière coulât au pied d'une montagne
sur laquelle est bâtie une ville, nous compterions un bien
plus grand nombre de Lugdunum. Enfin, il est tel Lugdu-
 num, comme Loudun (Vienne), près duquel n'existe ni
 rivière ni marais, et il suffit que cette condition topogra-
 phique fasse défaut sur un point, pour que l'étymologie
 proposée ne soit plus acceptable.

   (1) Monuments celtiques, p. 362 et 363.
   (2) Tome II, p. 265 et 266.
   (3) "Nouveaux mélanges biographiques et littéraires, p. 440.
   (4) Mémoires de la Société littéraire, années 1872-1873, p. 8 1 . — Lyon
scientifique, 1881.