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534 LES PATRONS D€ SIRIUS. kilog.en sus de la moyenne, d'après Jacques Castor Gau- driole, l'inséparable ami et le second de Lambert, et de plus le parrain de sa fille. Maître Lambert avait été marié. Jacques Castor Gaudriole était inscrit a la mairie du Puy comme fils de Pierre Durand, marchand de peaux delapins. Il devait ce double surnom à un regret burlesque pour le commerce paternel, et à certaine chanson composant à elle seule son re'pertoire musical. Il est vrai que cette chanson compte 103 couplets. Quand sifflait la bise, aigre et piquante ; quand une bruine glacée perçait la vareuse des mariniers ; quand l'écume soule- vée par les roues, et la vapeur condensée à l'issue du tube d'échappement les fouettaient au visage comme une pluie d'aiguilles, Jacques Castor s'accoudait, pensif, sur la barre et disait : II ferait plus bon de vendre des peaux de lapins. Puis soudain , redressant sa haute taille el faisant face à Ja tourmente, Gaudriole entonnait d'une voix sonore ce qu'il appelait sa romance favorite. Il avait de bons motifs pour la désigner ainsi N'étions trois jolis garçons Quireveniont de Tournon. Ran tan plan, Gaudriole ! Fa tira la maillo ! En chemin n'ont rencontré Une fillette à leur gré. Fa tira la maillo, Gaudriole, 6 gué ! Le plus grand des trois qui dit,: C'est pour moi sans contredit. . Ran tan plan, Gaudriole ! Fa tira la maillo I Non, ce n'est pas pour ton bé (bec). Le second a riposté Fa tira la maillo, Gaudriole, ô gué !