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                          HISTOIRE.                      523

 suffit de lire ces deux noms pour se rendre compte d'une
semblable exception. On n'aurait pu, sans injustice,
agir différemment. L'antique ville de Beaujeu ne pou-
vait être sacrifiée à une commune rurale sans impor-
tance. C'est pourtant ce que demandaient les habitants
de cette dernière, qui consentaient à la réunion, à la
condition que le nom des Éloux serait donné à la nou-
velle commune, arguant de sa position (contrairement à
ce qu'avaient avancé Laubépin et Rochefort), que leur
paroisse était plus ancienne que celle de Beaujeu. Nous
croyons en effet que la position de cette dernière dans la
commune desÉtoux prouve sa postéritorié; mais nous n'en
concluons pas qu'il fallût lui préférer cette dernière, car
au point de vue social, une ville est préférable à une
campagne. Or, comme la réunion était indispensable,
il ne l'était pas moins que la commune des Étoux fût sa-
crifiée à Beaujeu, dont le rôle dans le passé n'a pas été
sans éclat, grâce à la famille de ses princes. Beaujeu ne
pouvait plus fonder un seul établissement public sur
son territoire ; son cimetière même était sur la commune
des Étoux ; son collège, ses pauvres étaient communs
aux deux paroisses. La réunion était demandée depuis
1806; mais les Étoux y étaient opposés, précisément
pour le motif qui la rendait nécessaire, l'avantage qu'ils
retiraient de la proximité de Beaujeu, dont les faubourgs,
situés sur leur territoire, et exempts des charges de la
ville, prospéraient aux dépens de celle-ci. Enfin les choses
en vinrent à ce point que toutes les autorités du départe-
ment sollicitèrent la réunion.Yoici un extrait du rapport
qui fut' adressé au roi, à ce sujet, le 12 avril 1833, par là
direction départementale du ministère de l'intérieur :