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                         COMPTES DOMANIAUX.                           SH
dilion avait appartenu au fameux paladin Roland. Cet objet
passa dans la maison de Mont-d'Or dont le chef venait chaque
année au jour de l'Ascension assister à l'exposition du cor
et prendre deux cmboulêcs de l'argent offert par l'assistance
nombreuse, lesquelles il distribuait aux pauvres. Cède céré-
monie religieuse, qui dura jusqu'en 1562 (année où les pro-
testants dévastèrent file-Barbe), était suivie d'une autre cé-
rémonie civile, Irés-singuliére. Les gens de la justice, avec
le maître des ports, allaient en grand appareil poser Pécusson
aux armes de France, dans la Saône, cl enlevaient l'écusson
du Duc de Savoie, que les officiers de Bresse y plaçaient la
veille. On constatait ainsi que la rivière appartenait au roi
de bord en bord (1). Toute la population se pressait autour
de l'île; elle priait sincèrement pour le roi, puis s'ébattail
avec joie sur les pelouses fleuries (2).
   La dépense occasionnée par cette coutume s'éleva à 53
livl 15 s. 4 d. (A), 53 liv. 18 s. 10 d. (B), G4 liv. 13 s. 10
d. (C). Sur cette somme on payait les réparations du bateau
du roi où se plaçaient le sénéchal, son lieutenant, le pro-
cureur du roi, le maître des ports et autres gens du roi parmi
lesquels se glissait sans doute le receveur. Ce bateau était pa-
voisé : « a ung painctre pour avoir painct les creneaulx,
« pennons et bannières du grand baslcau, la somme de
« 55 s. » ; un second bateau contenait les trompettes,
hautbois, tabourins et fifre, trente-huit sergens royaux et

   (1) Rubys: Histoire de Lyon, 1604, in-f°, p. 503. Au sujet du Cor de
Iloland, voyez la noie de M. Jlorcl de Volcine, inse'rc'e dans le tom. 17 de
la Revue du Lyonnais, ann. 1858.
   (2) Bonavcnturé des Pcricrs assista, vers 1540, à l'une de ces fêtes et
en a laisse une fort curieuse description on vers, publiée dans le recueil de
ses œuvres, Lyon, J. de Tournes, 1544, in-8°, et rcproduilc avec des noies
par M. Becghot du Lut. Lyon, Barret, sans date, 20 p. in-8». La communi-
cation en a été faite par M. Péricaud, le savant bibliographe.