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                         NÉcnoLOGiE.                        433
s'étendait bien au delà du' domaine de la typographie. Ap-
préciateur éclairé des œuvres d'art, son jugement frappait
toujours par sa justesse. Ses lumières étaient en grande esti-
me au sein de la Commission qui dirige nos expositions
annuelles, et ses avis y étaient écoutés avec déférence.
    « Au Tribunal de commerce, où il siégea longtemps, il a
laissé les meilleurs souvenirs.
    Membre de l'ancienne Société des maîtres imprimeurs, il
enfui le président, toujours réélu, jusqu'au jour où cette
association cessa d'exister. Simple et touchant hommage à la
supériorité d'un confrère que l'on proclamait ainsi le maître
de tous !
    « Celui donl|un juge illustre, M. Didot, disait, en 1856, que
le volume des Inscriptions antiques de Lyon\e plaçait à côté
des maîtres du XVIe siècle ; celui que la presse, hier encore,
appelait si justement l'inimitable artiste lyonnais , Louis
Perrin dut longtemps attendre la récompense de ses travaux.
    « Ce n'est que bien tard que les distinctionslui arrivèrent.
Celle qui vaut aujourd'hui les honneurs militaires à sa dé-
pouille mortelle devint enfin, en 1859, la juste, mais tardive
consécration d'un mérite dont l'éclat rejaillissait, dès long-
temps , non-seulement sur notre ville, mais encore sur la
France entière.
    « H est des hommes, heureusement nés, que leurs qualités
personnelles recommandent non moins que leurs talents.
Notre confrère fut de ce nombre privilégié. Sa modestie
égalait son mérite. On eût dit qu'il ignorait sa propre valeur;
on eût dit que le bruit qui se faisait autour de son nom
n'arrivait pas jusqu'à lui, et que, seul, il n'était pas dans le
secret de sa célébrité. Nul plus que lui ne possédait ces qua-
lités du cœur qui attirent et enchaînent. Il était un père pour
ses ouvriers, un ami sûr et dévoué pour ceux qu'il avait ju-
gés dignes de son estime et de son affection. Généreux jus-