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380 POÉSIE. Plein d'amour pour la noble fille Dont mon regard suivait les pas, Souvent j'embrassais sa résille; Et son beau front ne fuyait pas. Pourquoi l'aimai-je ? Je l'ignore, Mais je veux jusqu'au dernier jour, Heur ou malheur, entendre encore L'écho de ce premier amour ! Ce fut le mirage d'une âme Qui s'ouvrait aux émotions, Pour apprendre qu'un cœur de femme Ne contient que des fictions. J'aurai bientôt cinquante années ; Mon œil veut en vain s'animer; Sur mon front les rides sont nées, Et mon cœur ne sait plus aimer. Aussi de ma verte jeunesse C'est à peine s'il m'est resté Te souvenir d'une caresse ; C'était le soir d'un jour d'été. Mais non ! ne pensons plus à celle Qui clans mes rêves a passé ! J'ai voulu voir si c'était elle, Le temps avait tout effacé. J'aime aujourd'hui les vieilles choses, Les anciens cuivres, les émaux, Je n'aime_ plus les vierges roses Ailleurs que sur mes vieux trumeaux. Comte de CORSAIIXES. Corsailles, le 16 avril 1865. HELENE (acrostiche). & ommage à vous, Hélène, à vous dont tant de grâce H maille de douceur la royale beauté ! F aissez-moi m'attrister, si le temps et l'espace M ffaçaient de nos cœurs vingt jours de cet été I ^ on ! votre souvenir n'a rien du flot qui passe H t de l'écho qui fuit ; fidèle, il est resté. LOUISE (acrostiche). t 1 aissez-moi dans votre âme écrire ma pensée ! O u bien si ce bonheur est un bonheur rêvé, d ne espérance encore est par moi caressée. M 1 est un cœur qui gît comme un enfant trouvé K ans espoir, sous vos pieds ; passeras-tu pressée H t fière sans qu'il soit dans tes bras soulevé ? Henry de CHARMEY.