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BIBLIOGRAPHIE. 371 Alpes Pennines ou le Grand-Saint-Bernard, le Mont-Cenis, le col de la Seigne ou l'Allée-Blanche, enfin les Alpes grec- ques ou le Petit-Sainl-Bernard. L'auteur adopte ce dernier passage, en suivant Annibal, le long de l'Isère dans la vallée de la Tarantaise. Si je voulais relater toutes les raisons in- voquées a l'appui de cette opinion dans cette brochure très- succincle, je devrais la reproduire en entier. Je me contente- rai donc de citer un document peu connu et qui jetterait un grand jour sur la question s'il était véritablement authenti- que, c'est le fragment d'un ancien manuscrit latin trouvé dans les archives de la maison Villard-Baymond, d'Aimé en Tarantaise, la traduction d'une lettre écrite par Sempro- nius, gouverneur de Lyon sous Seplime Sévère. Cet em- pereur avait ordonné une persécution contre les chrétiens. Sempronius, ne se sentant pas capable de détruire chez les autres des croyances qu'il partageait lui-même, chercha a se soustraire à cette obligation et se retira dans les vallées de la Tarantaise avec sa famille et quatre cents de ses co- religionnaires. De là , il écrivit une longue lettre à l'un de ses amis, dans laquelle on lit le fragment suivant : « J'ou- « bliais de te dire qu'il existe dans ce pays une vieille tra- « dition des événements passés il y a plusieurs siècles. Les « habilanls en parlent avec terreur. Une foule de gens ar- « mes, ayant à leur tôle des monstres d'une grosseur pro- « digieuse, arrivèrent dans la Basse-Cenlronie (la Taran- « taise). Les habitants les harcelèrent dans leur marche. « Cette troupe s'en vengea en mettant tout à feu et à sang « sur les rives de l'ïsara, et obligea les habitants à se retirer « dans les plus hautes montagnes. Elle couvrit tout le bas « de la vallée, depuis ad Publicanos, jusqu'à la gorge étroite « qui est au-dessous du confluent de l'ïsara et du Dorono-, « elle gagna ensuite le pays des Salasses. » Je partage l'opinion de M. Pont sur le passage par le Pe-