Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
354                  HÔTEL DU PORCELET.

   Nous avons extrait, à l'intention de la Revue du Lyonnais,
de la collection manuscrite forme'e par l'historien Guichenon
et conservée précieusement à la bibliothèque de l'Ecole de
médecine de Montpellier, une pièce rimée qui, sous le titre
d'épilaphe, raconte une lamentable histoire arrivée à Lyon
en 1540. La maison ou le fait s'est passé n'est désignée que
par son enseigne du Porcelet ; si, dans la table des matières
(35e vol.), elle est signalée comme étant un jeu de paume,
sans pouvoir dire où ce renseignement a été puisé, nous ne
saurions nous en étonner, car il est bien établi que les jeux
de paume n'étaient autres que des tripots où nobles et bour-
geois trouvaient le boire et le manger, et au besoin îe cou-
cher.
   Le jeu de paume à l'enseigne du Porcelet a-t-il laissé
d'autres souvenirs dans l'histoire de la ville, nous l'ignorons
et aimons mieux avouer n'avoir sous la main aucun moyen
de nous en assurer. Mieux versé que nous dans la con-
naissance du passé de sa belle cité, le Directeur de la Revue
pourra, nous l'espérons du moins, ajouter à I'jntérêl que sou-
lève le récit rimaillé que nous présentons à ses lecteurs, ré-
cit qui nous semble se recommander tout à la fois et par sa
forme originale bien dans la couleur du temps, et par les
traits de mœurs dont il réveille le souvenir, nous copions :
   Epitaphe de trois gentilshommes de Bourgonne, nommés
le baron de Senter, de Corberon et de Cers, tous trois suffoc-
qués à Lyon en l'an 1540, par la chute de la maison où pen-
dait pour enseigne le Porcelet.

      Trois, d'un estât, d'un pais, d'un courage ;
      Tous trois voulans par loyal mariage,
      Prandre parti, selon leur dignité,
      Tous trois venus de poste, en la cité,
      Pour acheter les habits nupliaux,