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LE ROI DES CHEVRIÈRES. 243 Heu dans une maison bien approvisionnée , livrée pendant huit jours , en l'absence du maître, à douze hussards de cette époque. Le commandant Florainville, transporté après sa blessure, dans le château de Chevrières, se livra de son côté à des excès d'une nature bien autrement coupable et odieuse. Il rançonna les paysans qu'il ne fit pas arrêter et leur vendit la liberté à prix d'argent. Il exigea et reçut de Jean Robert, de Chevrières, 135 francs en deux fois; d'Antoinette Escot, de Chevrières, 20 francs; de Jacques Simon, dn même lieu, 118 francs ; de Ciaude Néel, 340 fr., d'AntoineFargèresde Saint- Denis, 89 fr., etc. Non content de ces exactions, il assembla les principaux habitants et le maire Gonon, exigeant d'eux une contribution de 1,500 fr., payable dans vingt-quatre heures et qui devait augmenter de 150 fr., par chaque jour de retard. Les habitants de se récrier, Florainville d'insister ; il fut môme jusqu'/i menacer le maire de le faire arrêter s'il ne lui procurait cette somme sur-le-champ. Le maire effrayé parvintà se procurer huit cents fr. dont Florainville donna quittance. Mais plus tara*, sur les réclamations des habitants de Chevrières, intervint un ordre de l'administration supé- rieure qui fit restituer celte somme à qui de droit. Parmi les quinze personnes arrêtées après l'affaire du bois de Messilieux quatre furent mises en liberté ; trois, parmi lesquelles se trouvait le sieur Bergasse, furent envoyées de- vant le conseil de guerre de Lyon, et huit, dont faisaient par- tie M 6 Gonin et le curé Jacquemont, restèrent dans les pri- ™ sons de Montbrison, Après une détention préventive de cinq mois, après deux voyages à Paris faits par M. Gonin pour solliciter un jugement, tous les accusés comparurent le 15 germinal an VII devant le tribunal criminel de Monlbrison , composé de MM. Chavassieux, président; Meynès, Dagier,