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BIBLIOGRAPHIE.
Manuel de la Prononciation, par Auguste PEYREIGNE.
Lyon, Glairon-Mondet, 1865, in-8.
Le tourbillon qui entraîne nos lois, nos mœurs et notre
civilisation, bouleverse d'une manière aussi profonde et
aussi fatale notre belle langue française qui n'est plus au-
jourd'hui, quoi qu'on y fasse, la langue harmonieuse et
sonore des Racine et des Bossuet. Fille de l'Italie, la langue
française avait enrichi ses trésors de quelques termes em-
pruntés au grec, et avec ce bagage qu'elle croyait suffisant
elle avait traversé trois siècles en produisant des chefs-
d'œuvre qui l'ont rendue célèbre ; on la croyait à jamais
fixée. Tout à coup, les esprits quittant les domaines de l'i-
magination, et de la philosophie, se précipitent vers les
sciences exactes et l'industrie ; les chemins de fer ouvrent
la frontière et les peuples du Nord accourant encore une
fois, mais désarmés, nous.apportent, avec les inventions
mécaniques nouvelles, un nouveau langage, plein d'émis-
sions sourdes et gutturales, de consonnes à déchirer le
tympan d'un enfant de Florence ou d'Athènes, de mots
enfin que Boileau aurait eu de la peine à faire entrer dans
ses vers.
Qu'aurait dit en effet notre pur et délicat poète , lui qui
avait failli laisser noyer sa Muse dans les marais de la
Hollande , s'il s'était vu chargé d'apprendre au grand roi
que le vieil évêque de Worcester, Mgr Stillingfleet, venu
par le steam boat (cetime bott) du 15 , avait pris le railway
{reloué) du Nord pour assister aux steeple-chase (cetiple
chèzé) de Versailles et qu'il sollicitait l'honneur de lui lire
un passage de Shakespeare, avant de repartir pour le Ken-
tucky [keintuki) avec mis Edgeworth ? (édgéourte) ?
Ce qui aurait fait reculer d'effroi Louis XIV et sa cour,