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LITTÉRATURE. 125 les lointaines origines chez ces Grecs que Lucrèce a imités, Xénophane, Parménide, Émpédode, nous ver- rons ce qu'elle est devenue chez les modernes. Nous passerons rapidement en revue ces prétendus poèmes où Ton a tenté d'exposer, à l'exemple de Lucrèce, mais dans un latin moins sûr, et surtout avec moins d'âme et de poésie, divers systèmes de philosophie, ceux de Des- cartes et de Locke, par exemple. Je m'arrêterai plus longtemps sur le poème du cardinal de Poîignac, car ce sera vous parler encore de Lucrèce. Enfin, Messieurs, par voie de comparaison, ii me sera bien permis de vous citer quelquefois ces poèmes sur la Nature que nos pères ont vus renaître, après tant de siècles écoulés, sous l'em- pire des mêmes causes qui avaient inspiré jadis les Par- ménide etlesEmpédocle. Je ne pourrai oublier les bril- lants essais de Voltaire sur la philosophie de Newton, ni ce poème d'Hernies, que notre regrettable André Ché- nier couvait avec tant d'amour et dont il n'a' laissé, hélas! que de rares fragments. Ainsi après vous avoir fait connaître Lucrèce, son talent, son âme, son génie, je vous ferai connaître son influence en vous montrant combien de grands poètes se sont faits ses disciples, et lui doivent leur inspiration. Tel sera l'esprit, Messieurs, telle sera la méthode, tel sera aussi le plan du cours que nous commençons en- semble aujourd'hui. Ce plan est bien vaste, mais l'intérêt de ces belles études soutiendra votre curiosité comme mon courage, et l'accueil sympathique dont vous avez bien voulu honorer ce premier entretien me permet d'es- pérer de même, pour ceux qui vont suivre, votre bien- veillante attention.