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116 LITTÉRATURE. les ports, et il avait fallu bien du courage à notre com- patriote Jacob Spon, pour accomplir ce voyage dont aujourd'hui encore nous lisons le récit avec tant d'in- térêt. Je suis heureux, Messieurs, de rendre cet hommage à l'un des hommes qui ont Se plus honoré notre ville. Il est bien juste qu'un peu de gloire rayonne sur son tom- beau, puisque tant de travaux, tant de services rendus à la science, n'onteu d'autre récompense qu'une vie misé- rable et une mort prématurée. Aujourd'hui les choses ont bien changé. Nous n'avons point de goût plus vif que celui des voyages, et les moyens de satisfaire ce goût sont devenus bien plus faciles. Aller à Rome n'est plus une affaire; le modeste budget d'un professeur y suffit sans trop de peine. Beaucoup d'entre nous ont eu le bonheur devoir ces lieux doublement illustres , ces deux Romes super- posées l'une à l'autre, où la croix du Christ surmonte la colonne de Trajan ; où en rencontrant d'humbles relU gieuses, on se rappelle involoniairement le vers d'Ho- race qui se promet l'immortalité « tant que le pontife et la vierge silencieuse graviront les degrés du Capitole : » Dum Capitolium Scandet çum taeita virgine pontifex; où le successeur de saint Pierre accueille avec un sourire si paternel les pèlerins des quatre coins du monde sur l'emplacement même de ces jardins où les premiers chré- tiens servaient à Néron de torches vivantes pour éclairer ses jeux. La Grèce est encore un peu moins accessible; le vieux proverbe sur Corinthe n'a pas cessé d'être vrai. Toutefois l'amour de la science conduit chaque année dans ces lieux célèbres plus d'un hardi chercheur d'ins- criptions et de ruines, prêt à donner sa vie pour une