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LITTÉRATURE. 99 verez ici, avec un dévoûment longtemps éprouvé, cet amour pour les lettres, cette passion du vrai en toutes choses, ces bonnes traditions littéraires qui sont l'hon- neur et la force de l'Université. Vous y trouverez aussi, je ne crains point de l'affirmer, un sujet digne de votre attention, des études éminem- ment propres à fixer votre curiosité intelligente. C'est une tradition, je le sais, chez tous ceux qui parlent en public, d'exalter dès le début l'importance de ce qu'ils vont dire : on en a fait même une règle et une prescrip- tion de leur art. Mais cette chaire n'a pas besoin d'un semblable artifice; je vous ferais injure si je me croyais obligé de rappeler longuement devant vous tout ce que l'histoire des littératures antiques présente de grand, d'utile, d'intéressant, à quel titre elle mérite que tant de savants hommes lui consacrent leur vie, que l'Etat la fasse enseigner dans ses grandes écoles, que le public intelligent et éclairé lui fasse une place dans ses studieux loisirs. Bossuet a dit « qu'un honnête hom- me ne doit pas ignorer le genre humain. » Or, quelle partie du genre humain mérite plus d'être connue que ces deux peuples illustres entre tous, à qui nous devons les germes de nos arts, de nos sciences, de notre philo- sophie, de notre législation, de notre civilisation presque tout entière? Je pourrais dire même de noire religion, car si le christianisme est né dans une autre race, dé- positaire dès l'origine des divines promesses, c'est sur- tout par la bouche d'or de l'éloquence grecque qu'il s'est répandu dans le monde, et par le ferme génie de Rome qu'il s'est constitué en Eglise. Et que nomme-t-on, dans le langage ecclésiastique, les Saints-Pères, sinon