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38 ORIGINES DE LUGDUNUM. d'abondance , des pommes de pin, attributs de Cybèle, leur commune mère, et des proues de navires ornaient le plus souvent les autels, les temples, les ex-voto qui leur étaient consacrés (1). Quelques unes étaient les patronnes de l'art de filer, si honoré jadis dans les ménages. Mystérieuses Arachnés , elles étaient elles-mêmes d'adroites fileuses, et le peuple , en Allemagne, appelle encore fils des Alfes, ces fds de toile d'araignée qui voltigent par les airs, durant les derniers beaux jours de l'au- tomne (2). D'autres avaient soin des plantes, surtout des espèces salu- taires aux hommes et aux troupeaux. C'est sans doute à cause de cette occupation utile que, dans plusieurs cantons de l'Allemagne, des propriétés médicales, réelles ou supposées, ont fait donner par les villageois le nom d'alpkraut à l'eupatoire, à 'alpraute à l'armoise, d'alprauch à la fumeterre (3). Déesses, les Aufanœ ou Alfennes jouissent d'une jeunesse éternelle, heureux privilège qu'expriment l'épithète de lenn, jeunette, donnée à Néhalennia, l'une d'elles, et la qualification de virsines (virgines). jeunes filles, qui leur est attribuée par cette inscription dont j'ai fait mention au chapitre précédent: SANCTIS vmsmiBVS CAP. AVIDVS CAMPANA POSVERVNT (4), (ï) V. Asa art. précéd., passim, et M. Itogcr de Belloguet, Ethnogén. gaul., n ° 2 9 6 . (2) E. H. Woss, Not. sur Louise, m-17. (3) M. le baron Coquebcrt-Montbrel fait observer avec raison que ces plantes, amies du bord des eaux et des plaines cultivées, n'ont rien à 'al- pestre (Mêm. de la Socict. impêr. des antiq. de France, t. iv, p . 303). (4) Gruter, p 112, n° 13. — Puellœ remplace virgines dans cette dé- dicace aux nymphes (Orelli, n° 1619) : M. CONSERV. ÀTORI ET DOMISI8 STMPHABVS PVE LORIC1VS HILVS.