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                ÉTUDE SUR LES GUERRES DE RELIGION.           21
 res et presque indifférents les dogmes contestés entre les
 orthodoxes et les sectaires. Si donc le chancelier de l'Hôpital
mérite la gloire que la postérité attache non-seulement'à ses
travaux de législation civile, mais encore à son attitude po-
litique, ce n'est pas par la fermeté de ses doctrines, c'est
par l'austère pureté de son caractère. Il voulut la paix; il
la voulut au milieu des ambitions rivales prêtes a déchirer
la patrie, sans autre passion que celle du bien public; mais
il ne sut pas en découvrir et fixer d'avance les conditions
légitimes et lorsque plus tard les discordes qu'il ne lui avait
pas été donné de prévenir s'apaisèrent, ce furent ses désirs
sans doute qui s'accomplirent, mais ce ne furent pas ses
idées qui prévalurent (1).
   L'Hôpital en effet pouvait bien proposer une transaction
et même la faire accepter dans une assemblée de notables
où dominait la Cour; mais il n'était pas assez fort pour l'im-
poser au sein de la nation aux deux communions rivales.
Les guerres de religion éclatèrent

    Les guerres de religion peuvent être étudiées de bien des
manières. Je ne me propose pas d'en retracer les événements.
Mais dans cette mêlée violente, opiniâtre et confuse, à tra-
vers les exploits et les forfaits, je voudrais seulement appré-
cier la force, les ressources et le génie propre des partis
contraires, indiquer ainsi les causes qui déterminèrent et les
causes qui retardèrent dans notre pays le triomphe de la
foi catholique et l'établissement de la liberté religieuse.
   Quand je considère et qu'ont fait en France les protes-
tants, j'admire d'abord leur jetit nombre.
   En 1558, au mo dit, où, à travers trente années de propa-
gande clandestine et de persécution intermittente, ils avaient
grandi et commençaient a se montrer et s'organiser,

  (1) V. sur l'Hôpital, Bayle, Dictionnaire critique.