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ETUDE
SUR
LES GUERRES DE RELIGION
Fragment lu à l'Académie,
dans la séance du 29 novembre 1864,
PAR
L E VICOMTE DE M E A U X ,
Membre correspondant.
La conjuration d'Amboise avait été découverte et déjouée;
la rébellion était vaincue et les rebelles cruellement châtiés.
Cependant la question de paix ou de guerre avec les héré-
tiques n'était pas résolue. Avec l'assentiment même de leurs
adversaires les plus prononcés, les Guise, les poursuites en
matière de religion furent suspendues sans que le nouveau
culte fût autorisé et la question put être portée tout entière
et solennellement débattue devant diverses assemblées des
princes et des grands, du parlement, et enfin devant les
Etats généraux (1). C'était une pensée salutaire que de cher-
cher dans cette communication du roi avec son peuple un
appui contre les factions, une force pour le bien public.
En voyant la nation réunie autour du trône, où un ado-
lescent venait de s'éteindre, où un enfant venait de s'asseoir,
l'âme patriotique et pure du chancelier de l'Hôpital put se
(1) De Thou, livres xx\, xxvn. — Pignerrc, livre vi. — La Popelinière,
livres vu et viu.