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 460           GRAVURES DE LA BIBLIOTHÈQUE COSTE.

  mine la colline vénérée de Fourvière ; c'est toujours la même
  population guerrière et sans faste, religieuse et grave, économe et
  commerçante, sans brillant mais solide, travailleuse le jour,
 retirée le soir dans son intérieur où elle aime à se reposer, près
  du foyer des ancêtres, des fatigues et des soucis d'un négoce
  prudent et loyal ; c'est toujours le même peuple ayant reçu des
  Grecs et conservé précieusement comme un héritage sacré
 l'amour du beau et le goût dans les arts, mais ce n'est plus, et ce
  ne peut être la même enceinte, la même architecture, les mêmes
  costumes, les mêmes armes. Si nous regrettons de ne pas con-
  naître les traits distinctifs de notre patrie dans l'antiquité, ayons
  soin, du moins, que nos neveux n'expriment pas les mêmes re-
  grets; réunissons des collections de plans et de vues ; la'décou-
  verte si précieuse de la photographie applanit les difficultés, fait
 disparaître les obstacles ; faisons connaître noire magnifique cité
 sous tous ses aspects ; conservons le souvenir de tous ses monu-
  ments, ceux qu'on détruit et ceux qui restent ; ne craignons pas
 de nous répéter, rien ne fait double emploi dans les arts. La
 même vue a ses nuances différentes, l'hiver et l'été, le malin et
 le soir. Deux artistes ne comprennent pas un ensemble ou un
-détail de la même manière; d'un jour à l'autre une ville comme un
 paysage, un monument comme un costume se modifie, s'embellit
 ou vieillit, se perfectionne ou tombe en ruine ; encourageons ceux
 qui passent leur vie à en perpétuer le souvenir et sachons gré à
 ceux qui, comme M. Coste, ennoblissent leurs richesses et leurs
 loisirs en faisant apprécier un des plus beaux sites, une des plus
 majestueuses cités que les artistes et les poëtes aient pu rêver.
    Dans les vastes collections de M. Coste, à côté des vues générales
 se voyaient, avec autant d'intérêt, les vues particulières, complé-
 ment nécessaire de l'histoire de Lyon. Ces dernières mêmes se
 subdivisaient en plusieurs séries : Les vues d'un quartier de la ville
 formaient une des divisions. Soixante-six feuilles rappelaient ce
 qu'avaient été le quai des Céleslins, Lyon remontant par le Rhône,
 la Quarantaine, le coteau de Sainte-Foy, Fourvière, le Port et le
 Palais-Royal, Lyon du côté de occident, ou Lyon du côté de
 septentrio. Pigout, Baugé et Mariette avaient publié des dessins