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4» 450 RÉPONSE A M. CHARVET. En outre, la pierre était rare et surtout la bonne pierre, le bois et surtout le bon bois était fort commun, les maçons inhabiles et les charpentiers fort habiles ; il en est de même de nos jours, et vous savez avec quelle aisance, a Lyon, on manie des blocs énormes, comme si c'était un jeu d'enfant. L'emploi plus fréquent du bois conduisit au développement des charpentes et relégua la maçonnerie au second rang; les premières flèches furent en bois ; plus tard, les architectes trouvèrent piquant d'imiter avec la pierre les hardiesses des charpentes et y mirent leur amour-propre. On a fait de ma- gnifiques et sentimentales dissertations sur le symbolisme de ces flèches s'élançant vers le ciel comme la prière ; je les admire au point de vue littéraire, et je doute néanmoins de leur exactitude historique, car il me semble que les régions où elles ne se produisirent qu'avec peine étaient tout aussi civilisées et tout aussi religieuses que les autres. Troisième origine : Dans le nord, on récolte surtout du blé ; il fallait donc de vastes greniers et de vastes toitures, et la nécessité est une des causes les plus efficaces pour arriver au perfectionnement d'un art. Dans le midi, où pous- sait surtout la vigne, il fallait des caves; de la vient l'impor- tance donnée aux régions inférieures des habitations. Cette origine toute prosaïque , je vous la donne pour ce qu'elle peut valoir, comme un renseignement a consulter peut-être ; je le tiens d'un habitant des régions gauloises qui avait été frappé de ces antithèses de constructions. L'usage du bois ou de la pierre factice comme la brique amena en architecture un style particulier. Laissons les Ro- mains qui ont employé la brique en conservant aux cons- tructions spéciales où elle entrait leur cachet de grandeur et de sévérité. En France, ces matériaux ont amené l'abandon des grandes lignes et des masses imposantes; on les a rem- placées par de petits détails de sculpture, par de petits effets;