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RÉPONSE A M. CHAltVET. 445 e que ceux des cathédrales du XIII siècle, mais passons sur ce point. Permettez-moi d'applaudir à ces paroles, le temple de VEternel n'est jamais trop beau, et de croire en même temps que cette beauté ne tient pas a l'oubli des prescrip- tions liturgiques. Le Chapitre de Saint-Jean construisit sa cathédrale (nous reviendrons sur ce sujet), mais pourquoi dire que ce Cha- pitre était isolé? Isolé de qui et de quoi? Ici ma faible intel- ligence est en défaut; en consultant l'histoire de l'illustre corps des Comtes de Lyon et de leurs auxiliaires, je le vois dès son origine composé d'éminents personnages issus des premières familles non du Lyonnais seulement, mais de la France entière, de la Savoie et de l'Italie. Je le vois puissant dans le monde et plus puissant encore dans la hiérarchie ecclésiastique. Son église avait la primauté sur toutes les autres ; deux conciles généraux y furent rassemblés, des évêques et des papes sortirent de son sein. Je ne vois pas là de traces d'isolement ni du centre de la catholicité ni du monde. Vous justifiez le deambulatorium parla nécessité d'agran- dir l'église, pour recevoir une grande foule, permettre le dé- veloppement des processions el faciliter la circulation. J'ai quelques objections toutes prêtes à ce sujet. D'abord on peut agrandir le plan d'une église du côté de sa façade tout aussi bien que du côté du chœur, et puis remarquez que les plus grandes églises se trouvent précisément dans des villes qui ont toujours eu une population inférieure à celle de Lyon, à Bourges, à Chartres, à Amiens, a Beauvais dont le chœur seul achevé indique une entreprise hors de proportion avec les ressources. Ces grandes dimensions dérivent plutôt d'une IuLte d'amour-propre dans l'ordre mondain, que d'une né- cessité. Quant aux processions, elles se font presque toutes a l'extérieur, et ce sont les plus importantes, celles de la