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428                  BIOGRAPHIE DE LOYS PAPON.

   te Ne vous attendez pas, disent les deux auteurs anonymes de
cet ouvrage, qui s'en vont parcourant les bords du Lignon , ne
vous attendez pas à retrouver aujourd'hui des Diane, des Céladon
et des Galathée chez un peuple de chaudronniers (1); le grand
druide, Adamas, ou Monsieur l'abbé Papon lui-même, dirait avec
Lafontaine :
               Amour est mort, le pauvre compagnon
               Est enterre sur les bords du Lignon (2). »
   Le ieeteur tirera de ces diverses données telle conclusion qu'il
croira le plus conforme à la vérité.
   Suivant La Mure, Loys Papon, qui ne se serait pas conformé
aux dernières volontés de son père, aurait donné tous ses biens
à un Forésicn, « le pieuxltiérôme Gassier, natif de Nullise, son
amy intime qui fut en même temps résiguataire de ses bénéfices ,
et usa bien de cette échûte, d'autant que mourant, il fit ladite
église (Notre-Dame) son héritière (3). »


   (1) Ce passage est emprunté aux Confessions de J.-J. Rousseau. Curieux
de voir les bords du Lignon et les lieux où d'Urfé a placé les scènes de
l'Astrce (dont le souvenir lui revenait fréquemment au cœur), Jean-Jacques
demanda la route du Forez. Tout en causant avec une hôtesse, il apprit que
c'éluit un bon pays de ressource pour les ouvriers, qu'il y avait beaucoup
de forges et qu'on y travaillait fort bien en fer. « Cet éloge, ajoute-t-il,
calma tout à coup ma curiosité romanesque, et je ne jugeai pas à propos
d'aller chercher des Diane et des Sylvandrc chez un peuple de forgerons.
La bonne femme qui m'encourageoit de la sorte m'avoit sûrement pris pour
un garçon serrurier. »
   (2) Voyage au mont Mat, sur les bords du Lignon et dans mw partie de
la ci-devant Bourgogne, in-12 ; ouvrage écrit au commencement de l'an IV,
etc., à Paris, chez Dcscnne, libraire, Palais-Egalité, 2 (petit volume assez
rare).
   (3) Il semble assez difficile de supposer qvie Loys Papon eût pu se
soustraire à la clause de substitution formellement énoncée par son père,
en faveur de Melchior son frère. Le Loys Papon dont parie La Mure ne
serait donc pas le poète, mais son oncle le chanoine Loys Papon ; à moins
que La Mure ait entendu parler des biens personnels du prieur de Mar-
cilly.