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394           GRAVURES DE LA BIBLIOTHÈQUE COSTE.

quoi le mort serait en droit de se lever de sa tombe pour réclamer
une statue et un piédestal.
    M. Coste ne possédait pas la brochure et le plan de M. Denon-
foux publiés il y a trois ou quatre ans à peine, mais nous ne dou-
tons pas que la bibliothèque de la ville, si empressée à recueillir
tout ce qui concerne Lyon, n'ait classé dans ses collections ce sin-
gulier travail, ne fût-ce que comme document bizarre et simple
objet de curiosité.
    Mais les cartes et les plans ne sont pas seuls utiles à l'histoire ;
la carte précise, froide et sèche, représente le squelette d'un pays ;
il y manque le sentiment, la couleur et la vie que les vues et les
descriptions semblent plus particulièrement donner. Quatorze
albums contenaient un ensemble de dessins qui faisaient con-
naître fidèlement Lyon à différentes époques. Privés du puissant
secours de la photographie, les artistes représentaient avec plus
ou moins de talent et sous divers aspects nos paysages, nos fleuves
 et nos monuments. Les collections de Fortis, de Chapuy, de Ri-
chard, de Baron, les albums annuels de la Société des Amis-des-
Arts nous rappellent notre ancien, notre vieux Lyon, moins élé-
 gant, moins beau, moins vaste que de nos jours, mais d'un cachet
 plus accusé , d'un type plus vigoureux,qu'on ne pouvait confon-
dre ni avec la ville qui possède la Canebièrc, ni avec celle qui est
 si fière de la rue de Rivoli, et toujours, alors comme à présent, au
milieu de ce paysage poétique et enchanteuEj.que la Providence a
façonné avec un soin particulier pour le pt|Mr du cœur et des
yeux.
   Après les collections venaient les vues isolées, quelques unes
empruntées à des ouvrages anciens, et d'autant plus curieuses
qu'elles se rapprochaient davantage de l'enfance de l'art. Vingt-
neuf vues générales montrent la ville à diverses époques et de
différents côtés : plusieurs ont l'air d'avoir été faites de souvenir
ou même d'après des récits, car si au couchant et au nord nous
avons des montagnes, ces montagnes,aiguës comme des pains de
sucre, et de forme fantastique, n'ont aucun rapport avec la confi-
guration de ce qui existe aujourd'hui. Une vue de Lyon, gravée
sur bois, in-fol. et probablement du commencement du XVIe siè-