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ORIGINES DE LUGDUNUM. 377 poser, toutes les monnaies en question ont été frappées simulta- nément par des peuples et des États différents (1). Ces cités, ces nations diverses sont celles qui peuplaient l'est, le nord et, à quelque distance de la Méditerranée, la Gaule méridiodale. Atteignant par les Eburones la Batavie, par les Cavares et les Voconces la chaîne des Alpes, par les Vasates l'Aquitaine, par les Petroc^rii l'arête centrale de la France, elles embrassaient une partie considérable des tribus de race cym- rique, connues sous les noms de Volces ou Belges, et plusieurs peuplades d'origine ibère et ligure, leurs alliées ou leurs sujettes (2). Pour toutes Lugdunum semble avoir été ce que fut Autricum ( Chartres ) pour la Gaule du Centre : une capitale politique et religieuse. Le type des Dioscures devint le type commun des monnaies émises par chacune de ces petites autonomies, parce que des gémeaux identiques aux fils de Léda, étaient les divinités protec- trices de leur métropole. La confédération qu'elles formaient au temps de leur indépendance se composait encore, après la conquête, de soixante nations. Ce sont ces peuples qui durent élever dans Athanac, leur emplacement amphictyonique, l'autel fameux de Rome et d'Auguste; remplaçant par ce culte nouveau, très-probablement, les honneurs divins rendus aux deux frères, Atépomare et Momorus, ainsi qu'à la divinité topique qui leur était associée. Le temps que l'auteur du Traité des fleuves assigne à l'existence (1) Les savantes déductions de M. de Lagoy furent généralement accep- tées. Néanmoins, lors de la publication de VEssai d'une monographie, Duchalais tenta de restreindre aux seules tribus du Nord, voisines ou pa- rentes des Eburones, la confédération que venait de signaler le type des Dioscures. Mais, plus récemment, M. de La Saussaye , en restituant avix Vasates une des médailles contestées par l'habile numismatiste de Baugcncy, a levé tous les doutes qui pouvaient encore subsister (Rev. numism., année 1847, p. 254. — Année 1851, p. 16). (2) Il existe un grand nombre de pièces à légendes ibériennes, frappée au type des Dioscures (M. de Crazannes, Notice sur M. de Lagoy, 5, 6).