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362 RÉPONSE A M. CHARVET. Or, les anciens rits observés a Lyon imposent un mode spécial d'architecture qui en devient comme la continuation, comme l'expression matérielle permanente. Le siège du prélat, conservé au fond de l'abside, sa vraie place, selon l'histoire et la raison, est un fait important d'où dérive tout le plan de l'église ; il indique l'abaissement de l'abside qui doit former comme une espèce de niche au-dessus de son trône et de l'autel ; il indique le peu d'élévation de l'autel et des chandeliers, l'absence de tabernacle et de lutrins qui intercepteraient sa vue aux assistants, il indique la place de ses co-officiants en demi-cercle autour de lui et celle du chœur alternatif rangé de chaque côté en avant de l'autel et non groupé en une seule masse; il indique l'absence du deambulatorium qui crée une autre partie d'église, ou complètement inutile ou à laquelle il ne présiderait plus et tournerait le dos. Ajoutons que cette disposition nécessitée par les rubriques se trouve d'être aussi la plus belle comme aspect ; je ne connais rien de plus majestueux que cet en- semble de clergé (et non de comparses déguisés en prêtres) échelonnés par degrés depuis les clercs inférieurs jusqu'au pontife qui les domine et rien de plus disgracieux que ce trône latéral rompant l'harmonie des lignes, changeant l'or- dre des places et présentant des évolutions de profil. Mais l'abside élevé à la hauteur de la grande nef a amené la prolongation des nefs latérales du tour du chœur ; cette prolongation a chassé le trône et l'évêque, repoussé l'autel soit en avant du chœur, soit au fond nième en détruisant son isolement, en l'entourant d'un échafaudage de décora- tions absurdes. Tout a été brouillé, le clergé officiant et le clergé assistant ; l'ordre traditionnel des cérémonies a été remplacé par un ordre variable et combiné pour le seul effet des spectateurs et la convenance des pupitres et des contre- basses. Alors, il est vrai de le dire, l'Eglise a subi les in-