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360 RÉPONSE A M. CHARVET. sume tous dans une magnifique synthèse. Je suis pleine- ment de votre avis sur ce point ; je crois aussi que l'archi- tecte ne déroge pas eh aidant l'Eglise à maintenir ses tradi-. tions au lieu de les précipiter petit a petit dans l'oubli par des innovations, innocentes au premier aspect, mais au fond subversives. J'ajouterai même que l'architecte, étant par la nature de son art un homme de science et de goût, doit guider et maintenir dans celte voie de respect envers le passé local, les membres du clergé qui seraient portés à s'en écarter soit par l'envie de trop bien faire, soit par un détachement trop absolu des choses extérieures, soit par une tendance a céder devant les lois de la mode. Il n'est presque pas de curé aujourd'hui qui, avec les meilleures intentions du monde, ne veuille avoir sa petite flèche, comme autrefois il voulait son petit pérystile grec, sa petite musique, son petit chemin de croix en carton- pierre, bariolé de couleurs ; c'est à l'architecte à lui faire comprendre les abus de son excès de zèle, a lui montrer ce cortège de choses compromettantes pour la dignité du culte, entrant par la moindre porte entr'ouverte, entr'ouverte par qui? par les infractions aux règlements et aux usages. Il est un point sur lequel je n'ai pas assez insisté. Et soit par l'insuffisance des lignes que je lui avais consacrées ou par l'insuffisance de talent qui m'a empêché de l'exposer d'une façon plus claire, il vous a échappé, je crois; ce point élucidait et corroborait ma théorie. J'y reviens. Dans l'Eglise catholique, seule en possession de la vérité en tout et de toute la vérité, les rites sont intimement liés entre eux, liés a tout ce qui leur est subordonné et tous puisent leur raison d'être dans un fait historique ou une signification mystique; aucun n'est le produit du hasard, de la fantaisie ou d'une simple idée artistique. On ne peut témé- rairement ni en supprimer ni en altérer un seul sans risquer