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BIOGRAPHIE DE LOYS PAPON. 343
et voulenté que j'ay de vous estre et demeurer très-humble et
très-obéissant serviteur.
A Mombrison, ce XX jour de juillet de l'an 1SG0. »
Ce premier livre du Traité du Ris devint, dès sa publication,
d'une, rareté extrême. Aucun des biographes de Joubert, si ce
n'est peut-être La Croix du Maine, ne l'eut entre les mains. Du
Verdicr lui-même, contemporain de Loys Papon, et Forcsien,
n'en a parlé que par ouï dire puisqu'il suppose que les deux
premiers livres du traité parurent chez Jean de Tournes, et qu'il
ne donne pas la date de cette prétendue édition dont les con-
temporains ne parlent pas. Plus heureux que tous ces biogra-
phes, un honorable collectionneur forésien, M. Randin, a décou-
vert, quelques jours avant sa mort, le seul exemplaire connu de
ce curieux petit livre et c'est à son fils qui le garde précieuse-
ment que nous en devons l'obligeante communication. Nous di-
rons plus tard quelle a été, selon nous, la cause de la dispari-
tion de cet opuscule.
Dans la préface de son édition complète du même Traité du
Ris, (Paris, Nicolas Chcsneau, 1579), Laurent Joubert s'exprime
ainsi :
« Or je le composay en latin, (ce traité) en me jouant à Mom-
brison. M. Louys Papon, (fils puync du grand. Papon, lumière de
ce tans an la jurisprudance) traduit le premier livre, comme à la
dérobée, et le fit imprimer y a plus de vint ans. Les autres
deus demeuroient négligée, parmy mes commentaires, jusques Ã
tant que M. Jan-Paul Zangmaistre (jeune allemand, de noble
maison d'Augsbourg, mon familier disciple) les trouvant dans ma
bibliothèque, les emprunta secrettement, pour s'exercer à les
traduire. Ce que m'ayant depuis communiqué, j'ay loué son an-
treprise : laquelle m'ha invité de les reconnoître, et ne les tenir
plus cachés. J'ay trouvé sa version fidelle, et bien conforme Ã
mon intancion, mais un peu scabreuse et rude, quant au lan-
gage ; lequel toutefois je n'ay voulu changer, pour luy donner
toujours plus de courage et hardiesse, quant il verroit ces livres
publiés de sa translation, etc. » Et plus loin, p.«353, J.-P. Zang-