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                                     CHRONIQUE LOCALE.                              327
    Le cardinal Louis Allemand n ' e s t pas originaire du Faucigny,
comme le r é p è t e encore après vous l'auteur des Variétés histori-
ques, mais du Bugey. I n d é p e n d a m m e n t du témoignage de plu-
sieurs écrivains français et italiens, j ' i n v o q u e , p o u r le p r o u v e r ,
deux titres qui me paraissent incontestables. C'est d'abord un
p o r t r a i t du b i e n h e u r e u x ,   peint de son v i v a n t , portant cet ins-
cription : « Véritable portrait du B. Louis Allemand , cardinal
archevêque d'Arles, né au château d'Arbent en Bugey, en 1390.»
   Dans le rescrit de la Sainte Congrégation des R i t e s , o b t e n u
p a r Mgr l'évêque de Belley , p o r t a n t permission de faire l'office
du b i e n h e u r e u x dans son diocèse, on lit ces mots : In Castro Ar-
b e n t i o , diœcesis Bcllicensis in Galliâ, ubi ejus v i r t u t u m memoria
adhuc extat, natus fuit (1).
    Vous savez combien est minutieux l'examen de la béatification
d ' u n saint : on ne p e u t pas supposer la m o i n d r e inexactitude dans
les actes a u t h e n t i q u e s qui le concernent,             L'abbé M A R T I N .

                          CHRONIQUE LOCALE.
   Quand on parle d'Oullins, doit-on le désigner comme une ville ou comme
un village ? Oullins est bien petit, bien dispersé pour une ville, il est bien
élégant, bien opulent pour un village ; c'est le séjotir privilégie des riches
familles lyonnaises. De beaux châteaux , de riches villas occupent les sites
les plus poétiques ; il est borné par les acqueducs de Beaunan , une des
plus magnifiques ruines de la France, par le château de Long-Chêne, vaste
établissement hydrothérapique , dont le séjour est renommé , par le pen-
sionnat des PP. Dominicains, établi dans l'aristocratique manoir du cardi-
nal de Tcncin et de Mgr Malvin de Montazet, par les immenses ateliers de
MM. Parent et Schaken , naguère si florissants cl, si malheureusement fer-
més depuis deux jours à peine, enfin par l'élégante et gracieuse résidence
de M. Arlès-Dufour dont le nom est européen ; ville ou non, Oullins a une
histoire, il a ses morts illustres; aujourd'hui enfin il a ses monuments.
   Le mardi 3 octobre, par une des plus belles après-midi de l'année, une
cérémonie artistique et religieuse avait lieu dans le cimetière. Une perte
nouvelle n'avait point frappé noire cité, mais Lyon, par les soins de sa
Cham're de Commerce, rendait un dernier hommage à celui qui a tant
fait pour son industrie et surtout pour le bien-être de sa population ; sur
un terrain offert par la commune d'Oullins, on inaugurait un monument
élevé à Jacquard.
   M. le Président de la Chambre de Commerce et M. le Maire d'Oullins
présidaient à cette touchante cérémonie. Autour d'eux se groupaient la
famille de Jacquard, les délégués de diverses Sociétés et corporations, des
artistes, des ouvriers, la population entière de la commune; parmi nos

  (1) Au bas du rescrit : Pro gratia— Die 7e Aprilis 1832. C. M. Episc.—
Prœn.—Cardin.—Pedicini, S. C. R. prœfeclus.—J. C. Fanti, S. C. R. se-
cretarius.— (Locus sigilli).