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LA MAISON DE MADAGASCAR. 283 l'autorité voulait les forcer à contribuer au pavé qu'elle faisait établir sur le quai, le long de leur clos. C'est pour cette raison qu'Antoine de Jussieu, docteur médecin, secrétaire du roi en la grande chancellerie, fondé de pouvoirs de Joseph de Jussieu, son frère, docteur médecin du roi, et son envoyé dans les Indes, pour la découverte des plantes et de Vhistoire naturelle, et Pierre de Jussieu, propriétaires de Madagascar, demandent à ne pas payer la pose du pavé que la ville fait établir sur le quai. Cette péti- tion est adressée à MM. le prévôt des marchands et échevins juges consulaires de la police et voyerie de la ville et fauxbourgs de Lyon. Je ne saurais dire si les vœux des petionnaires furent exaucés. La publication des anciens usages ou règlements de la voirie municipale ne manquerait pas d'intérêt, et il serait assez curieux d'examiner si l'arbitraire n'a pas toujours été le compagnon du règlement. Peut-être déduirait-on de cet examen la nécessité de cette association? mais en même temps on rechercherait la limite que l'arbitraire ne doit jamais franchir. Dans le cours du XVIIIe siècle, la ville de Lyon exécuta d'immenses travaux, et ne mit pas dans cette exécution tout l'ordre et toute l'économie désirables. Le déficit se creusait annuellement, et l'on peut conjec- turer que l'administration et le propriétaire avaient do temps en temps des démêlés. La Révolution amena la banqueroute, et celle- ci rétablit l'équilibre dans les finances. On ne fait pas impuné- ment un appel à l'imprévoyance. Paul SAINT-OLIVE.