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2G0 CONCOURS »E POÉSIE.
Savoisiens, marchons tîans une autre carrière-.
La France, en s'éloignant de la lice guerrière,
Dans la paix vous convie à des exploits nouveaux.
Entre des cœurs amis si les Alpes se dressent,
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Sous vos bras que leurs fronts s'abaissent,
Et supprimez les monts par d'immortels travaux.
Creusons-nous des chemins, dans le flanc des montagnes,
I)c France et d'Italie unissant les campagnes ;
Relions le faisceau des grands peuples latins :
« Les Alpes ne sont plus, diront-ils sous ces voûtes,
« Et l'amour, par ces sombres routes,
« A vaincu la nature et forcé les destins. »
Le poète adresse plus loin une invocation à l'Ërapere
O loi, dont les talents, la consla ce et les veilles
Ont au monde ébloui préparé ces merveilles,
Brave cl sage guerrier, plus grand législateur,
Tu l'as compris : la France, en sortant des tempêtes,
Au ilux et reflux des conquêtes
Craint d'exposer ces biens, sa gloire et leur auteur.
Oui, puisque de son sort après Dieu tu décides,
Souviens-toi que la force, en ces jeux homicides,
Etonne l'univers et le subjugue un jour ;
Mais, qui fonde un empira ou qui songe à l'étendre,
A cet honneur ne doit prétendre
Que si, maître des cœurs, il règne par l'amour.
Si donc parfois ton âme, à l'aspect de ce fleuve
Qui roule une eau française où l'étranger s'abreuve,
Pense aux peuples ravis à leur berceau gaulois,
Ne blesse aucun orgueil : terrible dans la guerre,
Répète encor : Paix à la terre,
Et nos frères du Nord regretteront nos lois.