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182 HÔTEL-DE-VILLE DE LYON. Il est inimaginable qu'on ait pu réunir à l'étage principal du palais tout ce que nous y avons ren- contré de mauvaises distributions, de tentatives de décorations ridicules et, ce qui est pire, ce qu'il a fallu restaurer de planchers coupés, de murs éventrés et de toutes les misères qu'un demi-siècle d'incurie et de défaut de surveillance sérieuse avait laissé accu- muler dans l'édifice. A part donc les grandes salles dont nous avons indiqué la destination première et dont les décora- tions sont arrivées jusqu'à nous avec plus ou moins d'altération, il est bien certain que les autres parties de l'Hôtel-de-Vills n'ont jamais été occupées que comme logements par les principaux officiers de la ville, et il est facile d'expliquer, parle caractère tem- poraire de leur occupation, leur défaut complet de va- leur artistique. Cependant nous ne pouvons laisser passer inaperçu pn fait qui nous a été révélé par l'exécution des tra- vaux. Nous avons trouvé sur un point de l'édifice où il existait une décoration appliquée aux murailles, de l'époque de 1660 ou 1670, dans le boudoir de l'appar- tement impérial, une décoration antérieure, peinte à la détrempe, sur le mur nu, d'une main toute ita- lienne, et qui avait le caractère d'une décoration faite par des gens pressés à l'occasion d'une fête qu'on improvise. Nous avons conservé un calque d'un fragment de cette décoration, probablement la plus ancienne de toutes celles qui ont existé à l'intérieur de l'Hôtel-de- Ville. Ce calque nous montre que si elles ont man- qué de temps, cependant les mains à qui on la doit, ne manquaient pas d'une certaine habileté.