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) LE LION.
Coursiers, taureaux à l'œil sauvage
Fuyez... car le lion accourt,
Rapide comme un vent d'orage.
On voit bergers, chiens et troupeau
Bondir, éperdus, dans la plaine ;
Mais parmi les bœufs hors d'haleine,
Le lion choisit le plus beau
Et le jette, mort, sur l'arène.
Puis il rugit en l'entraînant;
Malheur à qui voudrait le suivre !
Tandis que de sang il s'enivre,
Les vautours attendent, planant,
Les restes fumants qu'il leur livre.
Alors, le vieux roi nubien
Lentement quitte son repaire,
Et, sur un rocher séculaire,
Ainsi qu'un sphinx égyptien,
Il vient se coucher solitaire.
FABRE DES ESSARTS.